Dans mes recherches, j’analyse des mécanismes de cohésion sociale en Europe centrale et orientale à l’époque contemporaine. Partant de l’hypothèse qu’il serait excessif et réducteur d'attribuer la cohésion de ces sociétés sous le communisme à la seule présence d'une contrainte extérieure et a l’exercice d’une violence, j’ai analysé, dans ses premiers travaux, comment les régimes communistes ont essayé de créer, de maintenir et de renouveler le sentiment d’appartenance commune par l'usage de moyens symboliques, qu’il s’agisse des emblèmes, des monuments ou du rituel (Rituel du 1er mai en Tchécoslovaquie 1948-1989, Paris, L’Harmattan, 2004). 

Par la suite, j’ai approfondi cette réflexion en observant comment les régimes communistes agissaient sur la construction des cadres sociaux d’espace et de temps. Produits à la fois par la société et par le pouvoir, ces cadres donnent une grille de lecture commune et déterminent la façon dont les individus et les groupes interprètent leur environnement. Ils renforcent, par cela, le sentiment du vivre-ensemble (Réinventer le monde. Le temps et l’espace en Tchécoslovaquie communiste, Paris, Publications de la Sorbonne, 2014).

Après la rédaction d'une synthèse sur l'histoire contemporaine de la région (L'Europe centrale et orientale de 1918 à la chute du mur de Berlin, Paris, Armand Colin, 2017) et d'un essai sur le populisme (Le Populisme en Europe centrale et orientale. Un avertissement pour le monde, Paris, Fayard, 2019), je me tourne actuellement vers une analyse des chemins vers la modernisation de l'Europe centrale et orientale.